jusqu’à la 8ème semaine de grossesse l’organogénèse marque le temps de l’ébauche de tous les organes de l’embryon. Organes vitaux, sensoriels, tissus, ossature : tous prennent progressivement leur place et parfois même leur forme définitive avant de pouvoir poursuivre leur croissance au cours de la seconde grande phase de développement du fœtus. C’est la phase fœtale.
Le deuxième trimestre de grossesse (de 14 à 28 SA) est essentiellement marqué par un phénomène de forte croissance du fœtus. Ainsi, la taille du fœtus va presque tripler en l’espace de ces quelques semaines passant de 12 à 30 cm, son poids être multiplié par 13 (de 45 à quelque 600 g)
Au cours du dernier trimestre de grossesse, la croissance du fœtus se ralentit. Faute de place dans le ventre de sa mère, il prend ainsi « seulement » une quinzaine de centimètres en 3 mois, passant de 32 cm à 7 mois à 45 cm au début du 9ème mois. Par contre son poids augmente significativement, passant de 1 kilo à plus de 3 kilos à la naissance, à un rythme hebdomadaire, au cours du dernier mois de grossesse, de 200 g.
Pour la mêre, Le poids augmente à raison de 1 kg par mois jusqu’au 6ème mois, puis de 2 kg par mois au cours du 3ème trimestre. L’augmentation doit être régulière. Elle dépend de la stature, du poids initial et de la morphologie de la gestante. Elle dépend également du développement fœtal. Au total, la prise de poids en fin de grossesse est entre 9 et 12 kg pour une femme avec un poids normal (IMC entre 19 et 24). Cette prise de poids comprend en moyenne : 5 kg de tissus nouveaux : fœtus, placenta et liquide amniotique, 3 kg de tissus dont la masse augmente : utérus, sein, liquide extra-cellulaire, 4 kg de dépôts lipidiques.
De par le gain de masse et de volume du fœtus le centre de gravité se déplace vers l’avant, les courbures rachidiennes s’accentue et les tensions qui s’y exerce aussi.
L’équilibre de l’appareil locomoteur est modifié avec le déplacement du centre de gravité qui s’accentue fortement au 3e trimestre. On retrouve une hyperlaxité de certaines articulations (symphyse pubienne, vertèbres) dues aux hormones qui augmentent le relâchement ligamentaire ( relaxine, œstrogènes et progestérone )
Ceci a pour conséquence une déstabilisation à la marche, une mobilisation de la symphyse pubienne douloureuse (syndrome de Lacomme), une sciatalgie conséquence de la compression du nerf sciatique au niveau des trous de conjugaison, des douleurs lombosacrées liées à l’hyperlordose, des crampes des membres inférieurs.
La grossesse représente donc d’un point de vue locomoteur un poids qui déplace le centre de gravité du corps vers l’avant et demande des efforts supplémentaires pour se tenir debout et marcher.
Le processus postural détermine notre positionnement dans le monde à chaque instant :
Lorsqu’il est structuré nous somme positionné dans l’espace de façon équilibrée et harmonieuse avec une force tonique nous permettant de nous tenir debout sans effort
lorsqu’il est déstructuré il apparaît des bascules et des rotations des ceintures scapulaires et pelviennes et la force tonique s’effondre. Nous nous tordons dans l’espace et devons sur-solliciter notre dos pour nous tenir debout.
Si le processus postural est déstructuré apparait donc des asymétries de contraintes qui s’exercent sur l’appareil locomoteur et surtout sur l’ensemble du bassin (les articulations sacro-iliaque et la symphyse pubienne), les lombaires basses et les coxo-fémorale chez la femme enceinte
exemple d’un bassin en bascule source de contraintes qui seront accentuées par la grossesse
Dans ces conditions la grossesse peut s’avérer douloureuse car le poids du fœtus exacerbe les contraintes qui s’exercent sur un bassin asymétrique. De plus l’effondrement du tonus musculaire ne permet pas de supporter la charge du fœtus dans des conditions optimale, d’où les douleurs du rachis.
Il est donc judicieux de s’assurer de la structuration du processus postural à travers un traitement de posturoception.
Structurer le Processus postural d’une femme enceinte c’est lui permettre d’éliminer les contraintes qui s’exercent sur les articulations due aux asymétries et de rétablir le tonus musculaire qui permet de supporter la charge du fœtus.
Associé à une séance d’ostéopathie il est donc possible d’apporter un soin pertinent à la femme enceinte qui souffre de douleurs liées à la grossesse.